
Jules Krüger est né en 1899 à Luxembourg. Après des études de violon, piano et harmonie au conservatoire de la ville, il poursuivit ses études au conservatoire royal de Liège avec notamment Mathieu Crickboom, lui-même élève d’Eugène Ysaÿe. Après son premier prix de violon en 1917, il vécut plusieurs années à Bruxelles où il joua dans différents orchestres, tout en continuant ses études avec Mathieu Crickboom et en suivant des cours d’harmonie et de contrepoint avec Henry Sarly, et plus tard, des cours de composition avec Paul Gilson. Il y fit également la connaissance de sa future épouse, Julia Ladrière, violoniste comme lui.
La grande crise mondiale de 1930 le força à revenir à Luxembourg, il y dirigea pendant quelques années des sociétés de musique, avant de devenir, en 1933, professeur de violon au conservatoire d’Esch/Alzette. Il y fonda le Quatuor luxembourgeois, quatuor à clavier avec lequel il donna des concerts au Luxembourg et à l’étranger jusqu’en 1940 et participa à de nombreuses émissions radiophoniques. Après la deuxième guerre mondiale il fonda le Quatuor à clavier de Luxembourg qui allait perdurer jusqu’en 1963. En 1947, il devint également professeur de violon au conservatoire de Luxembourg, poste qu’il occupa jusqu’à sa retraite en 1966. Parallèlement, il y enseigna l’harmonie. Quelques années plus tard, il se retira, avec son épouse, à la fondation Pescatore et passa ses dernières années de vie déçu par le peu d’attention qu’on accordait à son oeuvre de compositeur. Il décéda en 1976.
Jules Krüger est considéré comme le premier compositeur « symphoniste» luxembourgeois. Peut-être que la vie à Bruxelles, où il y avait d’autres possibilités que chez nous le motivèrent, il a certainement profité également de la création de l’orchestre de RTL et de l’engagement de Henri Pensis, mais d’un autre côté, il a souffert également du niveau artistique très médiocre de notre vie culturelle. Même si son oeuvre n’est pas très abondante, de nombreuses compositions gardent leur intérêt encore aujourd’hui et sont restées importantes pour notre héritage national. LMP espère contribuer à cultiver sa mémoire et à souligner sa place.